Ibrahim Maalouf à l'Atelier - «Le jazz est globalement en plein boom»

«L’essentiel»: Que vouliez-vous évoquer avec le titre de votre onzième album, «S3ns»?

Ibrahim Maalouf: C’est toujours compliqué d’expliquer les titres d’un album. Surtout en ce qui concerne la musique instrumentale, car c’est un peu plus poétique ou philosophique. Les différentes significations du mot «sens» m’ont inspiré cet album, en grande partie. Les albums studio sont comme une empreinte indélébile de l’époque dans laquelle on vit.

Votre musique a toujours été largement métissée. Cette fois vous souhaitiez rentre un hommage particulier à la musique latine et afro-cubaine?

En fait, je vis avec la culture sud-américaine depuis très longtemps dans ma famille. Ma sœur est par exemple d’origine libanaise et chilienne. On vit dedans, ça fait partie de ma culture. À la maison, tout le monde parle espagnol, sauf moi (rires). J’ai aussi collaboré avec le chanteur chilien Angel Parra, avec Lhasa de Sela, je travaille avec des musiciens cubains depuis des années. Il y avait quelque chose de logique, même si je n’avais encore jamais trop osé aller dans cette direction-là.

Le disque a été enregistré en compagnie de quinze musiciens. Étaient-ce les mêmes que d’habitude ou vous changez?

Un peu les deux, car il y a mon équipe historique, des musiciens avec lesquels je joue depuis une douzaine d’années, et puis il y a les nouveaux. Sur ce disque, il y a aussi beaucoup d’invités cubains, les pianistes Roberto Fonseca et Harold Lopez-Nussa, ou la violoniste et chanteuse Yilian Canizares.

Vous utilisez davantage le sampling sur ce disque...

En fait, il y a deux extraits de discours. L’un de Barack Obama («Una Rosa Blanca») et l’autre de Salvator Allende («Radio Magallanes»). Ce sont deux discours qui ont une importance particulière dans l’histoire. On devrait s’en inspirer, ce sont des hommages à la notion de résilience qui est au cœur de cet album. Ils reflètent le meilleur dont est capable l’être humain.

Vous venez jouer à l’Atelier, dans une ambiance plutôt intimiste. Avez-vous une préférence pour ce type de scènes?

Je n’ai pas vraiment de préférence, chaque salle a son âme et chaque lieu peut être vécu intimement, même dans un stade. Le plus important est que le son soit bon, et je travaille avec le même ingénieur du son depuis plus de quinze ans.

Quelle sera la configuration scénique dimanche?

Nous sommes une quinzaine de musiciens sur scène. J’aime les projets avec du monde, j’aime l’aspect orchestral de par ma formation classique. Je n’aime pas être seul sur scène. Le public retrouvera le côté festif de l’album.

Vous avez déjà collaboré avec des artistes majeurs, de Sting à –M- en passant par Salif Keita. Avec qui rêveriez-vous encore de travailler?

Je n’ai jamais vraiment pensé de cette manière. Ou alors des choses impossibles: être à côté de Jean-Sébastien Bach ou faire un duo avec Miles Davis. J’aime les rencontres, croiser la route d’autres artistes.

Depuis 2007, vous avez composé quinze albums pour vous ou d’autres artistes, dix œuvres symphoniques et une quinzaine de BO. Comment parvenez-vous à gérer tout cela?

J’aime travailler sur un peu tout en même temps, les projets s’inspirent les uns des autres. C’est intéressant de passer d’une musique de film à un album ou à une pièce de théâtre.

Que pensez vous de la nouvelle scène jazz londonienne?

Je n’ai pas forcément senti de vague londonienne, je sens des vagues un peu partout. La vague californienne me semble la plus importante, il y a une place du jazz israélien qui est passionnante, il y a aussi des musiciens français reconnus dans le monde. Le jazz est globalement en plein boom, plein de styles musicaux s’en inspirent, dont le hip-hop (titre).

(Recueilli par Cédric Botzung/L'essentiel)

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