Blake Mills - «Mon expérience de producteur nourrit mon art»

«L’essentiel»: Vous venez de sortir «Mutable Set», qui a été très bien accueilli. Vous y attendiez-vous?

Blake Mills: Non, j’essaye de ne jamais m’attendre à quoi que ce soit. Bien sûr, quand on enregistre quelque chose, on espère que cela va être apprécié. D'autant que la musique prend une place importante en ces temps d’isolement. Ce disque est comme une expérience, il n’essaie jamais de vous dominer.

The Guardian a parlé de «voyage éthéré à travers une pop d’avant-garde». Êtes-vous d’accord avec cette définition?

Oui, je le prends comme un compliment. Même si je ne suis pas habitué à ce que ma musique soit qualifiée de pop. «Pop» signifie populaire, et par rapport à de nombreuses choses, difficile à dire qu’elle le soit. Les jeunes sont les plus à même de dire ce qui est populaire et ce qui ne l’est pas.

Votre musique est douce et chaleureuse, et laisse la place à des respirations. Êtes-vous adepte de l’adage «Less is more»?

Il y a une volonté de créer de l’espace, c’est plus ou moins facile à identifier. J’aime cette ouverture, travailler la qualité de la note, d’un son ou d’une tonalité, comme s'ils contenaient de l’air. Je trouve ce concept assez fascinant, et j’essaye de l’explorer. Cela représente une grande part de cet album, une qualité discrète.

Vous êtes avant tout connus comme producteur (Alabama Shakes, Perfume Genius). Les approches sont-elles très différentes?

Je pense que je partage entre ces deux parties une sensibilité, un instinct musical. Il y a une partie de mon cerveau que j’utilise en tant que producteur, et une autre pour ma propre musique. En tant qu’artiste solo, c’est comme si je produisais un monologue, et j’essaye de réagir à mes propres idées, comme une conversation avec soi-même. En tant que producteur, il s’agit plus d’une réaction par rapport à un artiste ou un groupe. C’est comme une conversation. Les deux expériences sont très différentes.

Votre expérience de producteur influence-t-elle votre travail d’artiste?

Oui, bien sûr. Chaque album solo a été influencé par mon expérience en tant que producteur. Et cela permet d’aller de l’avant dans le processus d’écriture. Les deux parties se nourrissent mutuellement.

Vos nominations au titre de producteur de l’année vous confèrent-elles une liberté artistique?

J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir travailler sur des projets auxquels j’étais connecté artistiquement, et auxquels je pouvais apporter quelque chose. Je suis très heureux d’être dans cette position, même si je ne sais pas trop pourquoi j’y suis. J’apprends toujours un peu plus à chaque nouveau projet.

Comment allez-vous transposer le disque sur scène?

Étonnamment, la moitié des titres sont interprétés en trio. Il y a Aaron Embry au piano/clavier, Sam Gendel au saxophone, et moi. Nous interpréterons les nouveaux titres mais aussi ceux des précédents albums.

(Cédric Botzung/L'essentiel)

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